BIOGRAPHIE

Née le 15 mai 1972, Florence Jarrige a grandi dans le petit village de Blanot, au cœur du Clunisois en Bourgogne, où elle s’est imprégnée très tôt des paysages minéraux et des carrières de pierre de la région. Dès son enfance, elle développe une passion pour la sculpture, découvrant dans la matière un espace de dialogue.

La vie l’a ensuite conduite aux États-Unis, où elle s’installe pendant dix ans. Elle y suit des cours de sculpture sur pierre au Musée Elizabeth Ney d’Austin, avant de travailler dans l’atelier Archaic sculpture sur pierre, un lieu de création profondément inspiré par Gaudí et les formes organiques de la nature. Dans cet environnement expérimental, elle explore les correspondances entre le minéral et le vivant.

À son retour en France, elle collabore avec les Compagnons du Devoir sur des projets de restauration pour des cathédrales et des monuments historiques. Cette immersion dans la tradition du bâti ancien lui apporte une maîtrise du geste et un rapport à la matière empreint de rigueur et d’humilité.

Depuis 2012, elle se consacre pleinement à sa création personnelle dans son atelier de Buffières. Son œuvre, centrée sur la verticalité, la transformation et la présence humaine, explore la tension entre la puissance de la pierre et la fragilité du vivant.

Ses sculptures, présentes dans plusieurs collections privées et lieux publics, sont régulièrement exposées en Bourgogne et dans d’autres régions de France.

DÉMARCHE ARTISTIQUE

Je sculpte la pierre depuis vingt-six ans, et depuis plus de dix ans, je poursuis une recherche autour de la verticalité.

C’est une forme simple et essentielle, mais pour moi, elle dit tout : l’élan, la tension, le lien entre la terre et le ciel.

Je taille lentement, couche après couche, comme on déroule le fil d’une vie. Les stries que je creuse sont les marques du temps, des émotions, des expériences. Elles sont les cicatrices, les passages, les transformations ; les traces visibles de l’humain dans la matière.

Au-dessus, le corps émerge, souvent sans tête ni bras. Il ne s’agit pas d’un manque, mais d’une manière de parler de l’être dans ce qu’il a de plus nu, de plus universel : sa fragilité. Ce corps n’est pas une figure, c’est un souffle, une présence qui naît de la pierre, comme une mue.

Je ne cherche pas à dompter la matière ; j’essaie d’entrer en dialogue avec elle. La pierre résiste, impose son rythme. C’est une matière fiable, noble, issue de la matrice de notre planète. Elle exige précision, ancrage, patience et justesse. C’est dans cette résistance que le geste trouve sa vérité, dans l’équilibre entre force et écoute.

À travers ce travail, j’exprime la transformation de l’humain : comment, à partir de nos expériences, de nos fragilités, de nos résistances, quelque chose peut s’élever.

Chaque sculpture est pour moi une émergence, une manière d’exprimer ce que nous faisons de nos expériences — comment, malgré les fractures, quelque chose de lumineux peut se tenir debout, tendu vers la lumière.

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